Journée d’étude des filières "Administration du spectacle vivant" (ASV) et "Economie et gestion des projets musicaux" (EGPM) du Centre d’éducation permanente de l’Université Paris-X Nanterre (UPX), en partenariat avec IRMA et ARCADI
Mardi 29 janvier 2008, de 9h30 à 17h30
à l’Odéon - Théâtre de l’Europe
Présentation
Dans l’univers du spectacle, la création est une aventure singulière... qui se vit collectivement. Le principe vaut tant entre artistes et techniciens, pendant les répétitions, qu’entre spectateurs, durant les représentations. Ce qui est vrai dans la salle, en régie et sur le plateau l’est-il aussi dans les bureaux ? En matière de production et de diffusion, l’individualisme rencontre d’abord des limites d’ordre économique. Peu d’équipes artistiques, surtout parmi les plus jeunes, ont les moyens de s’attacher les services d’un(e) collaborateur(trice) à plein temps. Pour défendre leur travail et monter leurs projets, elles doivent le plus souvent recourir à des prestations d’administration partagée.
Les solutions sont à cet égard presque aussi nombreuses que les situations. Elles présentent des avantages et des inconvénients qu’il est aujourd’hui permis de mieux apprécier avec le recul que l’expérience procure, mais aussi grâce aux éclairages apportés par de récentes études. En dépit de ses imperfections et de sa fragilité, le système d’assurance-chômage forme le plus large filet de solidarité : à condition d’accéder aux allocations réservées aux intermittents du spectacle sur la base d’un nombre suffisant de cachets, les professionnels de la production et de la diffusion peuvent fractionner leur activité entre plusieurs compagnies ou ensembles musicaux. Cette pratique exige de leur part beaucoup de rigueur dans la distribution des tâches et une certaine souplesse dans l’organisation du temps.
L’association entre plusieurs artistes constitue la plus élémentaire méthode de mutualisation, du moins sur le papier. S’il est relativement aisé de s’entendre sur des statuts selon la loi de 1901, la coexistence s’avère plus difficile dès que chacun repart sur sa propre lancée en réclamant le maximum de disponibilité de la personne en charge de l’administration. C’est pourquoi cette dernière préfère souvent le schéma inverse. Les bureaux de production fondés avec quelques collègues n’empêchent nullement leurs membres d’individualiser les services rendus aux troupes ou aux groupes, mais ils leur facilitent le paiement d’un loyer, l’achat de matériel, l’entretien d’une trésorerie ou l’obtention d’une licence. Les dispositifs locaux d’accompagnement (DLA), instaurés depuis 2002 à l’initiative de l’État et de la Caisse des dépôts et consignations, peuvent apporter leur expertise pour la consolidation des emplois associatifs reconnus d’utilité sociale sur un territoire.
Les coopératives relèvent d’un degré d’intégration supérieur. Aux sociétés coopératives ouvrières de production (SCOP) bien connues se sont ajoutées depuis peu les sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) et les sociétés coopératives d’activités et d’emploi (CAE). Elles appliquent des critères d’adhésion et des clés de répartition qui diffèrent suivant les cas. Une autre formule s’est d’abord épanouie dans l’agriculture avant d’essaimer dans la culture : les groupements d’employeurs, constitués soit en association, soit en SCOP, regroupent les forces de plusieurs demandeurs pour assurer le recrutement et la rémunération d’un employé.
Les collectivités territoriales, qui prennent progressivement le relais de l’État dans l’aide à l’initiative associative, apportent des subventions proportionnelles aux charges - et souvent dégressives d’un an sur l’autre -, mais aussi leur assistance et leur expertise à travers des organismes et offices spécialisés. Avec leur appui, les porteurs de projets bénéficient en outre des conseils délivrés dans des pôles et des centres de ressources, sinon dans le réseau des agences d’aide à la gestion. Elles favorisent encore d’autres modèles de collaboration, comme les contrats inter-associatifs en Gironde ou les emplois partagés en Bretagne, sans oublier les emplois tremplins dans d’autres régions. De même que les pépinières artistiques et couveuses d’entreprises culturelles qui ont vu le jour dans quelques villes, ces solutions posent toutes la question de leur pérennisation.
Le thème de la mutualisation sera au cœur de la réflexion à laquelle les enseignants et les étudiants en « Administration du spectacle vivant » et en « Économie et gestion des projets musicaux » vous convient à contribuer, en compagnie d’artistes des différentes disciplines, de chargés de production et de diffusion, de responsables d’établissements culturels, de représentants des collectivités territoriales et de l’État.
Emmanuel Wallon (Professeur à l’Université Paris X-Nanterre)
Cette rencontre en précède deux autres permettant de poursuivre le débat :
Le mardi 5 février 2008, restitution publique de l’étude participative sur « Les bureaux de production du spectacle vivant en Ile de France : voyage au coeur des pratiques », initiée par Bureau Cassiopée, Et bientôt... , le Labo, Les Productions de la Seine, Minijy et Scènes de cirque, avec le soutien d’Arcadi, du CNT et de L’ONDA (lieu à préciser) ;
Le samedi 12 avril 2008 à 11h, au Théâtre national de la Colline, rencontre professionnelle à l’invitation de Biz’art (association des étudiants et diplômés du Master 2 « Management des organisations culturelles » de l’Université Paris Dauphine) : « La mutualisation dans le secteur culturel : enjeu ou survie ? »
Programme
Matinée : Deux ateliers pour défricher le sujet, en débattre et répondre aux questions des participants.
9h45 : Accueil
10h : Introduction et préparation des deux ateliers
10h30 / 12h45 : Ateliers
Atelier 1 - Modes de travail des processus de mutualisation de l’administration du spectacle. Moteur ou piège ? Avec un établissement, un bureau de production, un administrateur, un collectif et un observateur.
Animé par Dominique Larrondo (administratrice CDR de Vire)
Rapporteur : Nelly Auria (Formation EGPM, Paris X Nanterre)
Discutants : Léonore Baudoin (Bureau Cassiopée, bureau de production), Majida Ayad (Collectif Cheptel Aleikoum), Stéphanie Delanos (administratrice d’un Groupement d’employeurs), Réjane Sourisseau (chargée de mission à Opale, CNAR Culture)
Atelier 2 - Avantages et inconvénients de l’ubiquité : comment mesurer l’incidence du « partage » sur la visibilité du travail ? Avec les représentants d’un groupement d’employeurs, de coopératives, d’un collectif d’artistes, une administratrice et un observateur.
Animé par Véronique Bernex (administratrice, Les Productions de la Seine)
Rapporteur : Olivier Amanatian (Formation ASV, Paris X Nanterre)
Discutants : Isabelle Magnin (Grand Bal), Jean-Paul Viot (Latitudes - Groupement d’Employeurs, Haute-Normandie), Jeannot Salvatori (Surnatural Orchestra), Noëlle Tatich (École Atla, CAE Clara) - Jean-Louis Sautreau (ministère de Culture - DDAI), excusé.
12 h45 : Pause déjeuner
Après-midi : Une table ronde et deux questions pour entamer une discussion interdisciplinaire, ouverte au public.
14h30 : Synthèse des ateliers par les rapporteurs
15h/ 16h45 : Table ronde
1ère question - L’administration en partage, un choix politique ou une réponse économique ? Les institutions face aux nouvelles formes d’organisation du travail dans le secteur culturel.
2ème question - De la mutualisation à la mutation : quelles perspectives et quelle pérennisation ?
Table ronde animée par Marianne Clévy (coordinatrice de la formation ASV, Paris X Nanterre)
Discutants : Claire Lamboley (ministère de Culture - DMDTS, sous-directrice de la formation professionnelle et des entreprises culturelles), Françoise Billot (directrice du Relais information et conseil d’Arcadi), Eric Boquelet (Conseil Régional de Haute-Normandie), Jean-Paul Viot (vice-président du SYNAVI), Réjane Sourisseau (chargée de mission à Opale, CNAR Culture), Gwennaëlle Roulleau, (coordinatrice Actes If), Patricia Coler, (coordinatrice U-Fisc), excusée.
16h45 : Débat avec la salle
17h15 : Conclusion par Emmanuel Wallon (professeur à l’ Université Paris X- Nanterre)
Journée d’étude organisée en partenariat avec ARCADI, www.arcadi.fr
Centre d’éducation permanente, Université Paris X- Nanterre, www.cep.u-paris.fr
Compte-rendu des débats sur le site de l’IRMA, www.irma.asso.fr
Documentation : OPALE Culture et proximité, Espace ressources Mutualisation : www.culture-proximite.org/rubrique.php3 ?id_rubrique=49
ODIA Normandie : www.odianormandie.com/mallette
Entrée libre dans la limite des places disponibles
Réservation avant le 15 janvier 2008
Renseignements auprès d’Aïcha Har ou de Sabrina Zinout : 01 40 97 78 66 aicha.har@u-paris10.fr - sabrina.zinout@u-paris10.fr
Depuis 1999, les journées d’étude des formations “Administration du spectacle vivant » et « Economie et gestion des projets musicaux » sont consacrées aux enjeux de la production, de la diffusion et de la réception des arts de la scène. Cette année, nous vous invitons à une nouvelle rencontre de travail préparée avec le concours de l’IRMA (Information et ressources pour les musiques actuelles) et les conseils d’ARCADI (Action régionale pur la création artistique et le diffusion en Ile-de-France).